RÉSUMÉ D’UN PROJET DE RECHERCHE PORTANT SUR LA COMPARAISON DES TECHNIQUES DE MESURE DE LA SURFACE TERRIÈRE

 

DSCF1540 cropLes entreprises qui œuvrent dans le milieu forestier utilisent très souvent le prisme pour mesurer la surface terrière.  Cet outil permet d’évaluer la densité des arbres sur une surface donnée.

En 2004 et 2005, Chabot, Pomerleau & associés a réalisé, dans le cadre d’un projet de recherche, une comparaison statistique des méthodes de mesure de la surface terrière par placettes-échantillons circulaires de 11,28 m de rayon et au prisme.

Nous avons donc réalisé, au cours de cette période, 662 placettes-échantillons circulaires de 11,28 m de rayon et 662 placettes au prisme ayant le même centre.  Les données d’inventaire ont été compilées par peuplement, afin d’obtenir des résultats de surface terrière moyens par peuplement pour chaque méthode d’inventaire.  Ensuite, afin de permettre une analyse statistique valable, les peuplements de caractéristiques forestières semblables ont été regroupés.

Pour l’analyse statistique, nous avons eu le soutien de M. Jacques Bélanger Ph.D. (professeur émérite de la faculté de foresterie de l’Université de Laval).  Les résultats statistiques prouvent que la méthode du prisme sous-évalue la surface terrière.  En effet, nous observons, de façon générale, une sous-évaluation de la surface terrière de ± 12 % avec le prisme, en comparaison de la méthode par placettes-échantillons circulaires de 11,28 m de rayon, avec une précision statistique de plus de 96 %.  Nous avons de plus noté que dans certains peuplements, cette sous-évaluation pouvait aller jusqu’à ± 27 % avec le prisme, avec une précision statistique confortable de plus de 97 %.  Les écarts les plus importants, de sous-évaluation de la surface terrière avec prisme, ont été observés dans des peuplements où la lecture du prisme est plus difficile.  Par exemple, les peuplements de cèdres de très grande densité, ou encore dans les peuplements forestiers très âgés d’érablières, de pins blancs ou de pruches, dans lesquels sont présents une proportion importante de tiges de fort diamètre.  L’écart significatif pourrait s’expliquer en partie par le fait que dans les situations où la lecture du prisme est difficile, l’évaluateur risque de ne pas voir certaines tiges (une quantité de petites tiges obstruant la vue, ou encore par le fait que les grosses tiges très éloignées du centre de la placette-échantillon sont plus difficiles à voir) qui devraient être répertoriées et donc effectuer une mesure sous-évaluée.

Depuis ce projet de recherche, Chabot, Pomerleau & associés utilise exclusivement la méthode de placettes-échantillons de 11,28 m de rayon pour la réalisation de ses inventaires, malgré le fait que cette méthode soit plus onéreuse, évidemment.

Nous croyons que dans le contexte actuel, la méthode de mesure de la surface terrière par placettes-échantillons circulaires de 11,28 m de rayon est le meilleur moyen d’atteindre une précision satisfaisante dans la mesure des surfaces terrières.

Claude Chabot, ing. f., M. Env.
Stéphane Lacroix, ing. f.